La révolte d’Eli Alors que l’île Bourbon est occupée par les Anglais, se déroule à Saint-Leu, du 5 au 8 novembre 1811, une insurrection d’esclaves, qui sera durement réprimée par les autorités coloniales de l’Île. La révolte de Saint-Leu demeure le seul grand soulèvement d’esclaves dans l’histoire de la Réunion. 300 à 400 personnes se rassemblent pour l’occasion sur le site de la Ravine du Trou à Saint-Leu. Ces derniers sont trahis par un des leurs – l’esclave Figaro – permettant aux colons de s’organiser et de lancer une contre offensive.Le procès, qui se déroule en février 1812, condamne à mort 25 des meneurs de la révolte. 3 d’entre eux meurent en prison avant leur exécution. Les 15 autres sont décapités à la hache, et les 7 derniers sont finalement condamnés à perpétuité. Symboliquement les exécutions se font sur toute l’île. Le vendredi 10 avril 1812, 2 des condamnés ont la « tête tranchée » sur un échafaud construit « au-delà du Butor » à Saint-Denis. Les 13 autres sont conduits en chaloupe dans diverses communes, le 13 avril 1812, pour subir le même sort. Le 15 avril à 15 heures, sont simultanément décapités 4 esclaves à Saint-Paul, 5 à Saint-Leu et 2 à Saint-Pierre. Les 2 derniers sont transportés à Saint-Benoît, à 6 heures du matin le 23 avril, pour y être exécutés dans la journée. C’est donc sur cette place du tribunal que sont décapités le 15 avril 1812, à 15 heures, les 4 condamnés, meneurs de cette révolte: Elie, Gilles, Zéphir et Paul. En 2012, le 15 avril à 15 heures, soit 200 ans après ce massacre, une cérémonie commémorative inaugure une stèle (réalisée par l’artiste sculpteur Nelson Boyer) en l’honneur de ces révoltés oubliés du grand public, afin qu’un hommage à cette histoire soit rendue en ce triste lieu, et que la mémoire de ces hommes insoumis traverse les âges, gravée dans la pierre.